Lumières Saint Gervais 2022 - Au delà du sommet






















« Au-delà du sommet » est une proposition visuellement poétique en vidéomapping. Alors que le monde entier vient se focaliser sur le plus haut sommet d’Europe qu’est le Mont Blanc, j’aimerais proposer aux regards de s’intéresser à la montagne dans sa globalité avec les variations qu’elle vit dans les saisons, avec l’extraordinaire richesse qu’elle déploie au détour de ses flancs, que ce soit par la présence de sa Faune et Flore et la puissance de ses paysages, ses reliefs, ses chaos de pierres. Inspiré du poème d’Alphonse de Lamartine intitulé « Le Mont Blanc ». Le spectacle nous fait voyager à travers plusieurs dimensions de la montagne, depuis la cime jusqu’au ciel, par les étoiles, puis dans la montagne dans le reflet de l’eau et enfin les paysages de roches et de glaces sur la cime et la végétation qui peuple les pieds de ce géant de glace. La part belle sera donnée à la flore montagneuse, qui, c’est une intuition, serait mieux protégée si les gens avaient l’occasion de les côtoyer et de la reconnaître. Chardon bleu, Saxifrages, Gentianes, Primevère du Piémont seront déployés sur la façade. Les images sont fabriquées artisanalement, grâce aux dessins à la peinture, au pastel, que je numérise pour les composer et les animer sur ordinateur. En ce qui concerne la musique, ce sont Florine et Raphaël, des musiciens multi-instrumentistes qui vont créer une composition musicale avec pour base des instruments acoustiques.

Musique : Florine & Raphaël

Production : Fête des Lumières de Lyon & Lumières Saint Gervais 

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Le Mont Blanc

Montagne à la cime voilée,
Pourquoi vas-tu chercher si haut,
Au fond de la voûte étoilée,
Des autans l'éternel assaut ?

Des sommets triste privilège !
Tu souffres les âpres climats,
Tu reçois la foudre et la neige,
Pendant que l'été germe en bas.

A tes pieds s'endort sous la feuille,
A l'ombre de tes vastes flancs,
La vallée où le lac recueille
L'onde des glaciers ruisselants.

Tu t'enveloppes de mystère,
Tu te tiens dans un demi-jour,
Comme un appas nu de la terre
Que couvre ton jaloux amour.

Ah ! c'est là l'image sublime
De tout ce que Dieu fit grandir :
Le génie à l'auguste cime
S'isole aussi pour resplendir.

Le bruit, le vent, le feu, la glace,
Le frappent éternellement,
Et sur son front gravent la trace
D'un froid et morne isolement.

Mais souvent, caché dans la nue,
Il enferme dans ses déserts,
Comme une vallée inconnue,
Un coeur qui lui vaut l'univers.

Ce sommet où la foudre gronde,
Où le jour se couche si tard,
Ne veut resplendir sur le monde
Que pour briller dans un regard !

En le voyant, nul ne se doute
Qu'il ne s'élance au fond des cieux,
Qu'il ne fend l'azur de sa voûte
Que pour être suivi des yeux;

Et que de nuage en nuage
S'il monte si haut, c'est pour voir,
La nuit, son orageuse image
Luire, ô lac, dans ton beau miroir !

Alphonse de Lamartine (1790-1869) - Paris, 26 mars 1849